Tel un homme, une ville vieillit. Seulement, tandis qu’il s’éteint irrémédiablement, elle, se transforme. C’est un espace où des vies se logent, où des familles se forgent et construisent leur propre identité. Des vies, des villes, fabriques permanentes d’histoires qui se tissent, s’articulent, se confrontent en des réseaux et des raisons complexes. Dans ce quartier, les maisons, logis « cariés », arrachées à la terre, s’éclipsent, s’évanouissent pendant que d’autres, entre le sinistré et le prisé, attendent leur devenir. Les lieux, désertés par les pierres, sont comme des surfaces dont on a effacé la première écriture pour pouvoir tracer un nouveau texte. Et puis, Les habitations s’élèveront, différentes, riches des récits du passé. Elles dessineront d’autres perspectives, sans tourner le dos aux fondations. Une maison s’éclipse, s’évanouit pendant qu’une autre surgit, émerge d’un sol baignant dans l’illusoire, entre le solide et le liquide. Les maisons rouges, sans fenêtres ni portes, apparaissent, disparaissent offrant au spectateur une double lecture: celle de la disparition, du vertige de l’absence et celle de l’émergence, de la trace et de la mémoire. L’absence est figurée comme témoignage vivant d’un passé qui ne s’efface pas mais à partir duquel s’ébauche puis se construit l’avenir.   

​

Texte co-écrit avec Leïla Makroum, psychologue

​