Des joyaux plus lumineux les uns que les autres, placés l’un contre l’autre, tels des trophées exposés sur un morceau de mur, un morceau de blockhaus. Cristaux purs salis par l’or noir. Vies volées, fauchées, détruites, salies, bafouées... Tant, tellement, si nombreuses, si banales, si communes et si quotidiennes. Un joyau selon certain, un Beretta, arme de défense, et d’offense, mis à l’honneur sur son support gris. Se protéger pour attaquer, attaquer pour survivre, se défendre avant d’être attaqué. Autant de devises bellicistes, hypocrisies de ceux qui ne risquent rien, et qui laissent à d’autres le soin de valoriser leurs investissements. Après tout, les armes sont une marchandise comme les autres, un produit mis sur le marché, que l’on valorise à coups de publicités « si vis pacem, para bellum ». Défense du monde libre : « si tu veux la paix, prépare la guerre ».  

Anne Le Déan